ROBERT THIERRY
ALONA, FILLE DU LOUP ROUGE
CHAPITRE III

— C’est ici enfin. J’ai atteint mon but! dit Eric.
Il est seul, et pourtant il vient de parler à haute voix. Ses paroles l’ont surpris en frappant son oreille, comme si elles étaient sorties d’une bouche étrangère. Et c’est seulement alors qu’il se rend compte du solennel, du majestueux silence qui règne partout autour de lui.
Le silence de la forêt, qu’aucun souffle de brise n’agite. C’est une sombre forêt de pins géants, dans laquelle il s’est engagé depuis la veille, en suivant le cours capricieux d’un ruisseau de montagne. Le point de départ en est ici représenté par le petit lac aux eaux tranquilles. Une sérénité si reposante se dégage de ce lieu d’asile que le jeune homme en éprouve un soulagement extraordinaire, après les jours d’amertume et d’accablement qu’il vient de traverser.

Quand il a entendu l’abominable aveu de son compagnon de route et les rires approbateurs de ses complices, il s’est jeté sur lui, prêt à le frapper, dans un sursaut d’indignation et d’horreur qu’il ne pouvait maîtriser.
Mais les autres, tous les autres, s’étaient interposés, l’avaient retenu. Ses protestations, ses cris de révolte n’avaient pas eu d’écho. Et quand, retrouvant plus de sang-froid, il avait sommé le boss de traîner le criminel devant la justice, dès la prochaine étape, il n’avait reçu que des réponses confuses, embarrassées, dont le sens le plus clair était qu’il valait mieux ne pas ébruiter l’affaire... En d’autres termes, que le plus lâche assassinat n’aurait pas de punition!
Alors, soulevé de dégoût, enveloppant dans son mépris irrité l’humanité tout entière, * il était parti seul. Il avait fui sans savoir où, le plus loin possible, où il n’aurait plus le contact de ses semblables... S’il le fallait, en plein désert!
Après avoir marché pendant des heures, des jours, dont il ne sait plus le nombre, il est arrivé dans cette région au pied des montagnes, où toutes les grandioses beautés de la nature semblent s’être réunies, et qui était alors à peu près totalement inconnue des hommes de race blanche. Les Indiens eux-mêmes n’étaient que de rares petits groupements, dispersés dans son immensité.
Eric a l’impression de commencer une vie nouvelle, de s’éveiller d’un cauchemar qui n’a jamais existé, de ressusciter dans l’espérance...

«Pour être parfait, il faudrait pouvoir ne se nourrir que d’herbe et d’eau claire! pense, ce matin-là, le jeune homme, moitié plaisantant, moitié sérieux; ce qui revient à dire que, pour être parfait, il ne faudrait pas être homme. J’aurais dû naître agneau! Ce rêve ne s’étant pas réalisé, je dois aujourd’hui songer à être loup, car l’appétit que je ressens est celui de cet affamé proverbial!» *
Tout en parlant, il a décroché son fusil de la paroi de la hutte qu’il s’est construite. Et, franchissant un seuil qui n’a pas de porte, le voilà parti à l’aventure, dans la fraîcheur rose d’une aurore qui commence à poindre.
Tandis qu’il longe la rive du lac, la surface de l’eau, tout à l’heure unie comme un miroir, se ride d’une ondulation angulaire, dont la pointe s’avance rapidement vers l’autre bord. Puis l’extrémité d’une tête noirâtre apparaît, émergée seulement du museau et des yeux. Eric reconnaît un castor.
Instinctivement, il lève son fusil vers son épaule, mais le laisse retomber presque aussitôt. Cela le fait sourire. Puis il essaie de se raisonner.
— L’horreur des crimes dont je viens d’être témoin m’a jeté dans une crise de sensibilité qui, si elle continue, aboutira à ceci que, pour épargner la vie des bêtes, c’est la mienne que je finirai par leur sacrifier! N’exagérons rien. Tâchons seulement de rencontrer des victimes moins sympathiques que cet inoffensif et ingénieux constructeur de digues.
Un cri bizarre, qui ressemble au glouglou d’une conduite d’eau obstruée, parvient à son oreille et le fait se diriger dans cette direction.
À un endroit où une sorte de cirque de rochers entoure une zone de terrain en plate-forme, il découvre bientôt un spectacle singulier.
Sur l’enceinte de roches, de gros oiseaux brunâtres sont accroupis, attentifs, le cou tendu, presque hypnotisés. Et devant eux un autre oiseau du même genre, mais plus gros et couvert d’un plumage brillant, constellé de taches de vives couleurs parade grotesquement, fait la roue et, de temps en temps glousse en secouant les pendeloques du bonnet de chair granuleuse bleu et rouge vif dont il est coiffé.
«Ma foi, toi aussi, pense Eric, tu es vivant et tu es beau! Mais tu es tellement gonflé de prétention que cela te donne l’air merveilleusement stupide. Tant pis pour toi!»
La détonation déchire le silence et en éveille les échos infinis. L’énorme et magnifique dindon sauvage s’est abattu tout d’une pièce, tué net. Avec des cris affolés, les dindes, ses admiratrices, s’envolent en désordre et se dispersent de toutes parts.
Eric ramasse son gibier, le soupèse... Il faudrait avoir l’ascétisme d’un fakir hindou * pour ne pas se régaler d’avance des promesses de ce succulent rôti.
Quelques heures plus tard, une odeur nouvelle, inconnue, extrêmement alléchante, avertit certains hôtes invisibles de la forêt que quelque chose d’inhabituel se passe dans leur secteur et qu’il serait à la fois intéressant et utile de savoir ce que c’est!
Alors, sous les buissons, les lierres rampants, derrière les troncs d’arbres, les branches brisées qui jonchent ça et là le sol, des formes furtives et silencieuses s’approchent, flairent, regardent. Eric n’a aucune notion de leur présence, car elles restent invisibles et ne font pas le moindre bruit. Et il ne saurait rien d’elles, si l’ignorance complète qu’elles ont de l’homme ne les rendait imprudentes...
Un pressentiment, plus qu’un avertissement, lui fit relever les yeux...
Et il aperçoit, lui faisant face à une vingtaine de pas, un animal de grande taille, ayant d’assez près l’apparence d’un lion, ou plutôt d’une lionne, au pelage gris de fer, mais un peu plus bas sur pattes et de corps plus allongé. La bête, immobile, ne trahit sa nervosité que par les battements de sa queue souple. Et elle regarde l’homme intensément.
«Un puma! pense Eric, qu’est-ce que je dois faire?»
Bien qu’il ait des connaissances assez précises sur la faune des pays où il se trouve, il n’a pas prévu un instant une rencontre de ce genre et n’a pris aucune précaution pour s’en garantir. Il a reposé dans la hutte son fusil désarmé et a installé son foyer à quelque distance, sur la roche nue. Revenir en arrière, reculer, est toujours un danger en présence d’un fauve qui croit à une fuite et s’enhardit.
Cette situation, qui se prolonge, laisse au jeune chasseur le temps de réfléchir.
«Les gauchos argentins, * pense-t-il, appellent le puma el amigo del hombre, l’ami de l’homme, et assurent qu’il n’attaque que s’il est menacé ou blessé et, en outre, mis dans l’impossibilité de fuir.» Mais le puma du Sud a la moitié de la taille de celui des montagnes et n’a pas du tout les mêmes mœurs... Et mon visiteur n’a pas du tout le regard d’un ami!
Le félin, en effet, demeurait les yeux implacablement fixés sur les choses qu’il avait devant lui et qu’il voyait pour la première fois. Mais le feu, encore plus que l’homme, retenait son attention.
Eric s’en aperçut.
«Lui jeter un brandon enflammé réussirait peut-être à le mettre en fuite, songea-t-il. Mais il s’est arrêté sur un lit épais d’aiguilles de pin parfaitement sèches, et je risque d’incendier toute la forêt. Il faut trouver autre chose!»
Un léger souffle de brise passa, fit onduler la fumée du foyer dans la direction de l’animal, qui leva la tête tandis que ses narines se dilataient.
«Après tout, pensa Eric, c’est une idée!... Pourquoi pas?» Avec des gestes très lents et aussi réguliers que possible, il décrocha son gibier, dégaina son couteau de chasse, découpa une cuisse de la bête, la divisa en plusieurs morceaux.
— C’est beaucoup trop saignant encore, murmura-t-il, amusé; mais je pense que ce sera plus à ton goût ainsi, camarade! Le tout, maintenant, est de t’envoyer ta part avec délicatesse, pour que tu ne croies pas que je te jette une pierre!
Sa voix s’était un peu élevée en prononçant ces derniers mots. Le puma parut extrêmement surpris, plus inquiet qu’hostile. L’être qu’il avait devant lui n’avait le cri d’aucun animal connu.
Sans lever le bras, d’un simple mouvement de main, Eric lança une des portions qu’il avait taillées. Elle tomba à mi-chemin. Le fauve eut un léger mouvement de recul, détourna son regard sur le mystérieux projectile. Mais celui-ci ne bougeait pas, paraissait inoffensif. Et il s’en dégageait un parfum qui, devenant plus proche, n’en était que plus appétissant. Le puma, campé jusqu’à présent sur ses quatre membres tendus, prêt à bondir, s’accroupit à demi, considérant tour à tour, avec hésitation, l’appât et l’homme.
— N’aie donc pas peur, prononça à mi-voix Eric. Si tes yeux, pourtant assez perçants, pouvaient lire dans ma tête, tu verrais que, si tu respectes les conventions, je ne te ferais aucun mal.
Lui-même, sachant l’impression profonde que produit sur les animaux le regard de l’homme, baissa les paupières. Et conservant une immobilité plus absolue encore, patiemment, il attendit. Il attendit longtemps, très longtemps.
Enfin imperceptiblement, pouce par pouce, la bête aux aguets parut glisser sur le sol plutôt qu’elle ne marcha, rampa, s’allongea, s’arrêta brusquement pour se tapir. Puis, voyant que rien ne bougeait, que l’être inconnu semblait s’endormir, respirant l’odeur de plus en plus séduisante qui lui parvenait, elle recommença son mouvement d’approche, atteignit enfin l’objet si ardemment convoité, le happa, fit un bond en arrière...
Et ce fut le tour de l’homme d’être surpris en entendant un ronronnement de plaisir, proportionné à la taille de l’énorme chat qui le proférait.
Tout le reste de la journée ne fut pas de trop pour obtenir de menus et fragiles progrès dans cette tentative d’apprivoisement. Mais Eric se passionnait maintenant pour son expérience. Dans son cœur, si profondément ulcéré par une suite de cruelles épreuves morales, il éprouvait un soulagement qui lui faisait du bien, à penser que la loi de haine, de perfidie et de guerre n’était pas universelle dans le monde, et qu’à défaut de s’aimer deux êtres pouvaient se rencontrer quelque part sans avoir envie de s’entretuer d’abord!
Quand plus des trois quarts du dindon, os compris, eurent été engloutis par le puma, Eric, qui, pendant tout le temps, n’avait esquissé que le minimum de mouvements nécessaires, crut pouvoir se détendre un peu les muscles et fit mine de se relever. Mais avant qu’il fût debout, le fauve, lui, s’était dressé d’un bond et, tournant le dos, avait détalé, disparu dans les ombres de la forêt comme s’il s’était volatilisé.
— Dommage, regretta le jeune homme, ça avait bien commencé. Et je ne pense pas que l’expérience se renouvellera. Ce serait trop demander!
Malgré cette conviction, il veilla tard dans la soirée, attendant on ne sait quoi. Et quand il s’étendit enfin sur sa couchette, il dormit mal, tendant l’oreille aux moindres craquements, espérant, contre toute vraisemblance, un retour de la bête qu’il appelait déjà son amie! Mais son attente fut vaine.
Il employa une partie de la journée à rechercher les traces du félin. Chasseur exercé, il était assez habile à ce genre d’enquête et il retrouva la piste, la suivit longtemps sans grandes difficultés, sauf qu’elle remontait les pentes de la montagne, sans se donner la peine de contourner les obstacles, avec un art de l’escalade qui n’avait rien d’extraordinaire de la part d’un chat, mais qui était plutôt essoufflant pour un homme même très agile. D’autant plus que ce fut une épreuve inutile, les empreintes finissant par se perdre complètement dans un chaos de rochers nus. Il était inutile d’insister. L’aventure était finie!
Divers travaux, la fabrication de meubles rudimentaires pour garnir une maison qui devenait son séjour, les nécessités de la chasse occupèrent les jours suivants et détournèrent l’attention d’Eric.
Mais un matin, alors que mal éveillé encore, il sortait de sa hutte, il ne fut pas qu’un peu surpris de voir, à quelques pas devant le seuil, une sorte de corps grisâtre sur le sol.
Il s’en approcha, c’était le cadavre d’un petit porc sauvage de l’espèce des pécaris, * tout fraîchement égorgé.
Stupéfait, il regarda plus loin.
Alors, à la lisière des arbres bordant le lac, il reconnut le puma, debout, inquiet, hésitant à rester ou à fuir.
Longtemps, l’homme et la bête demeurèrent en présence, aussi immobile l’un que l’autre, le regard dans le regard, comme si chacun avait voulu lire au fond, y découvrir la pensée inconnue, incompréhensible peut-être, qui s’y cachait.
Ce fut Eric qui se lassa le premier de ne pas recevoir la réponse muette qu’il attendait. Il ne savait pas ce que voulait le puma, pourquoi il était venu si près de la hutte, si le hasard de la chasse l’avait amené là sans raison précise, ou s’il avait un but, une intention, en déposant son gibier à l’endroit où il gisait. Désireux d’en deviner plus long, il fit un mouvement pour s’avancer vers le fauve...
Alors celui-ci s’aplatit sur le sol au point de s’y confondre, ses oreilles se couchèrent, ses lèvres noires se retroussèrent sur ses dents en faisant se hérisser ses moustaches raides. L’attitude était nettement hostile.
Eric haussa les épaules et se mit à rire. Et, avec un peu d’ironie dédaigneuse, il murmura à mi-voix, gaiement:
— Quand tu seras décidé à exprimer ce que tu veux, tu le diras plus clairement. En attendant, moi, je te propose ma bonne camaraderie, sans arrière-pensée... En veux-tu?
En prononçant ces derniers mots, il fit quelques pas de plus en avant, la main tendue, comme vers un être humain.
Alors, le puma recula en soufflant dans les hautes herbes, s’y effaça, s’y fondit pour ainsi dire, disparut.
— À ton gré, dit, avec un peu de dépit, Eric.
L’aventure était insignifiante, mais il éprouvait une
vague désillusion. Dans l’état d’esprit où il se trouvait depuis quelque temps, et qui le faisait s’écarter, presque avec horreur, de ses semblables, la confiance d’une bête lui eût paru douce.
C’était trop demander; sans doute, il n’y fallait pas penser!
Il y fallut repenser plus vite qu’il ne s’y attendait.
Le porcin, fraîchement tué, qui était resté abandonné au voisinage de la hutte, avait très bon aspect et il n’y avait aucune raison de le dédaigner... Quelques heures plus tard, dûment apprêté, il rôtissait devant un feu clair.
L’odeur qui s’en dégageait était agréable au jeune homme non seulement parce qu’elle était une succulente promesse pour son appétit aiguisé, mais aussi parce qu’il songea qu’elle pouvait attirer de nouveau le puma et permettre de renouer ainsi connaissance. Il crut avoir deviné juste en entendant des mouvements furtifs, d’imperceptibles frôlements qui rôdaient autour de lui. Mais rien ne se montra, malgré toutes les précautions qu’il prenait pour demeurer silencieux et immobile.
Cette immobilité, ce silence, toute la forêt semblait les observer comme lui. Il s’en dégageait une majesté impressionnante, comme si le temps lui-même s’était arrêté. C’était l’heure chaude du milieu du jour où rien ne bouge. Eric, plongé dans une profonde songerie, se sentait peu à peu gagné par cet universel sommeil des choses...
Tout à coup, il lui sembla qu’une portion du sol voisin se détachait de l’ensemble, était projetée dans les airs par une force inexpliquée. Cela ne dura qu’une fraction de seconde. Il vit passer devant ses yeux une masse grise qui paraissait voler, qui toucha terre sans s’y poser, repartit dans un élan plus rapide encore.
Il avait à peine eu le temps de reconnaître le puma!
Le puma était évidemment aux aguets, tout près de lui depuis longtemps, sans qu’il s’en doutât. Il avait attendu qu’il fût, ou parût, endormi. Et il avait jugé le moment favorable pour enlever l’odorant appât laissé près du foyer éteint, et dont il restait plus des trois quarts!
Cette fois, Eric éclata franchement de rire:
«Ça y est! pensa-t-il. Me voici cette fois promu au titre de cuisinier en chef de cette dame, car c’est sûrement une dame, qui a pris goût à la viande cuite et n’en voudra désormais plus d’autre!... Après tout, si elle continue de m’approvisionner en même temps de venaison et de volaille, nous pourrons nous entendre, à condition que je lui réserve la plus grosse part. Et c’est encore elle qui a trouvé le meilleur moyen d’établir nos relations futures... Donnant, donnant... N’est-ce pas la base de toute société?...»
Il en riait encore quand, à l’approche du soir, il se mit en route pour continuer d’explorer la région qui l’entourait et qu’il voulait connaître dans tous ses détails avant de décider de s’y installer, comme il en avait l’intention.
Cette intention s’affermissait gaiement en lui depuis qu’il savait sa solitude partagée par un voisin ou une voisine qui méritait d’être mieux connu, lui semblait-il.
Tandis qu’il s’avançait en examinant toute chose, il essayait de retrouver les traces de son inconstante visiteuse. Il y avait d’abord réussi, mais elles l’avaient entraîné dans une partie de la forêt d’accès difficile, au terrain tourmenté interrompu par des masses rocheuses que coupaient brusquement des ravins, des crevasses, impossibles à franchir et qu’il fallait longuement contourner. Il s’obstinait cependant, car il avait le sentiment que la bête avait par là son repaire. Il ne devait pas se tromper, car, à deux reprises, il avait remarqué, dans des endroits où le sable remplaçait la roche nue, les empreintes rondes en forme de cœur trilobé, couronné de quatre marques ovales en demi-cercle. Suivre cette piste, voir où elle allait le mener le passionnait.
Il arriva ainsi à une sorte d’escalier rocheux, formé par des blocs granitiques entassés les uns sur les autres, à la suite de quelque éboulement qui avait entraîné en même temps d’énormes troncs d’arbres. Cela devait s’être passé à une époque lointaine, car d’autres arbres avaient pris racine, poussé, grandi dans cet amoncellement, devenu une formidable muraille presque impossible à franchir. Mais la difficulté même de l’entreprise stimulait le jeune homme, lui offrait une occasion de dépenser sa force et son agilité... Il se lança à l’escalade...
Le plaisir de vaincre l’entraînait. Il bondissait de pierre en pierre comme un chamois, s'accrochait des ongles aux parois lisses, comme un lynx...
Soudain, une des pierres, qu’il croit stable, s’écroula sous son pied. Il tomba...
 
Robert Thierry
Alona, Fille de Loup-Rouge