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Henri Pourrat
Le Trésor des contes
LE CONTE D’UN ÂNE
Un jour un paysan achète un âne à un fermier. Et il promet que dimanche, il lui portera l’argent.

Le dimanche, le fermier entre chez le paysan, cause un peu, puis finit par demander l’argent pour l’âne.

— Comment? dit le paysan. L’argent de ton âne? Mais je te l’ai donné chez toi.
— Comment? s’écrie le fermier.
— Mais oui, je t’ai déjà donné l'argent!

Ils se disputent, ils crient. Le paysan met le fermier à la porte (1).

Le fermier appelle le paysan devant le juge. Et la dispute recommence.

— Je t’ai payé!
— Toi? Tu ne m’as pas payé!
— Si, je t’ai payé!
— Non!
— Monsieur le juge, je l’ai payé!
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1 Le paysan met le fermier à la porte. — Êðåñòüÿíèí âûãîíÿåò ôåðìåðà.
 
— Monsieur le juge, il ne m’a pas payé!

Le juge écoute dix minutes, puis comme le fermier était demandeur (1), il condamne le fermier aux frais (2).

Le fermier se fâche et sort de la salle.
— Tu perdras ta réputation, malheureux, crie-t-il à l’autre.
— Possible, répond l’autre tranquillement, mais toi, tu as perdu ton âne.
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1 comme le fermier était demandeur — òàê êàê ôåðìåð áûë èñòöîì
2 il condamne le fermier aux frais — îí ïðèñóäèë ôåðìåðà ê óïëàòå ñóäåáíûõ èçäåðæåê
 
Henri Pourrat
Le Trésor des contes