036 Livre
M.D. Berlitz
Grammaire Pratique I
LES VERBES, appris par la conversation
1913

page-143
PRISONNIERS.
Midi; le soleil — brûlant; aucun bruit--

le silence du désert, c’est l’heure du repos pour la nature entière.

Depuis le matin, Lambert et Dubois — les traces d’une gazelle; ils ne doutent pas qu’ils

— V— bientôt. Mais, bien que le léger animal

— blessé grièvement, il — avec rapidité, et à moins qu’il — — épuisé par la perte de’ son sang, on ne peut pas dire que ses persécuteurs

— assez agiles pour le — jamais. Cependant si désireux qu’ils — de 1’—, ils s'arrêtent à l’ombre d’un bois de lentisques, non pas qu’ils

— — plus continuer la poursuite, mais simplement pour se reposer, en attendant que la chaleur — moins forte.^-^

«Quelque désir que j’— de faire la sieste,»

— Dubois, «je ne crois pas qu’il — prudent de dormir.» «Gardez-vous en bien,» — Lambert; «ce n’est pas que je — dire que nous ayons quelque chose à craindre, mais je doute que nous — bien de nous livrer au sommeil, car j’ai peur que nous — nous — en retard pour retourner au camp. Je crains même que nous

--bien loin du camp, et je crois que nous

ferons bien de partir tout de suite, de façon que nous — rentrer avant que la nuit — —
 
trop noire.» «Bah!» — Dubois avec insouciance, «pourvu que nous — au camp à sept heures, le commandant n'aura rien à dire; mais puisque vous y tenez, partons.»

Ils se mettent en route, mais quoi qu'ils —,

ils ne peuvent retrouver les traces qu'ils--

si imprudemment. Dix fois ils reviennent sur leurs pas; dix fois ils changent de direction, mais soit qu'ils — à droite, soit qu'ils — à gauche, ils ne retrouvent pas leur chemin. Pendant ,ce temps, la nuit est arrivée, nuit sombre, sans lune, éclairée seulement par le scintillement des étoiles. Ils montent sur une colline et interrogent les ténèbres, sans que leurs regards — apercevoir les lumières du camp. Ils s'arrêtent enfin, épuisés de fatigue. «Nous voilà bien égarés,» dit Lambert, «j'ai bien peur quç

nous--obligés de rester ici jusqu'à ce que

le jour —; mais n'allumons pas de feu, de crainte que les Kabyles — nous —. Reposez-vous; pendant que l'un de nous dormira, l'autre veillera au cas qu'il y — du danger.»

Bien qu'il — brave et qu'il--ses preuves

depuis longtemps, le lieutenant Lambert n'est pas sans appréhension; il connaît la férocité de leurs ennemis, et supposé qu'ils — découverts, ils sont infailliblement perdus.

Au bout d'une heure, ses yeux s'habituent à l'obscurité, et quoiqu'il — très noir, il croit
voir s’agiter un buisson situé à deux cents pas sur leur droite. Bien qu’il — — pas certain du fait, il réveille Dubois et lui fait part de son observation. «Allons donc,» lui — Dubois, «à 'moins que je — — devenu aveugle, vous avez rêvé; regardez, pas une feuille — —; laissez-moi dormir encore un peu.» Lambert reprend sa faction; cette fois, il n’y a plus de doute, le buisson a changé de place; il est maintenant à moins de cent mètres des deux jeunes gens. Sans bruit, Lambert — son ami, prend son fusil et se — en rampant vers le buisson suspect. A peine a-t-il quitté sa place qu’un coup de feu retentit; une balle — à son oreille, le buisson tombe, et avant qu’il — faire usage de son arme, il voit le burnous blanc d’un Kabyle disparaître derrière un pli de terrain.

«Mauvaise affaire,» — —, en revenant lentement vers Dubois. «Nous aurons beau nous défendre, à moins qu’un miracle — se —, nos têtes — bien compromises.» «Qui sait?» répond Dubois. «Je ne nie pas que la position — — critique, mais tout n’est pas désespéré. En attendant que les moricauds se — voir, préparons-nous à — chèrement notre vie.»

Au même instant, avant qu’ils--se rendre compte d’où vient l’ennemi, ils sont entourés par une bande de cavaliers qui semblent sortir
de terre. En un clin d'œil ils — saisis et garrottés; chacun d'eux est jeté en croupe d'un cavalier, et la troupe — au grand trot. «Dubois,»s'écrie le lieutenant Lambert, «je commence à être de votre avis; tout —'— pas désespéré. Quoique ces gaillards-là —'— pas l'habitude de ménager leurs prisonniers, et qu'au contraire ils leur — endurer d'horribles souffrances, il nous reste la chance de nous échapper; si faible qu'elle —, nous la tenterons.»

III.

L'ÉVASION.

Les Kabyles pressent l'allure de leurs montures, comme s'ils craignaient d'être poursuivis; ils font cent détours et ne — que des sentiers à peine tracés. Il n'est pas étonnant qu'ils — tant de précautions; quoiqu'il ne soit guère probable que les prisonniers — à s'échapper, il est bon qu'ils ne — pas retrouver le chemin du campement Kabyle,°jm cas <#ils — plus tard servir de guides à leurs compatriotes.

Pendant ce temps, les deux officiers — un moyen de sortir de leur périlleuse situation. «Est-il possible que des prisonniers — — avec une pareille inhumanité !» se dit Dubois, «il est évident que ces sauvages — bien peu de cas de nos personnes.»
Il est difficile, en effet, que leur position — plus incommode: couchés en travers de la selle, ils sont secoués par le trot saccadé des chevaux; il est surprenant qu'ils ne — pas encore tombés de cheval et qu'ils —'— pas roulé dans les précipices qui bordent l'étroit sentier.

Cette circonstance fait naître dans l'esprit de Lambert l'idée qu'il cherche. «Dubois,» dit-il, «il faut que nous nous — glisser sans bruit dans un des ravins que longe le sentier; la nuit — sombre, et il est probable que les Kabyles ne —'— pas immédiatement de notre disparition. Il est possible que nous nous — un membre, mais il me semble qu'il — risquer quelque chose pour nous échapper au plus tôt; il importe qu'à tout prix nous nous — de ce mauvais pas; mourir pour mourir, il vaut mieux que nous ne — pas nos têtes à ces affreux Kabyles. D'ailleurs, à moins que nous — — une décision immédiate, il est certain que demain nos têtes ne — plus sur nos épaules.»

«C'est bien,» répond Dubois, «il ne semble pas que la réussite — impossible ; j'accepte donc, et maintenant à la grâce de Dieu »

On entend un bruit de branches cassées; les cavaliers s'arrêtent, — des yeux leurs prisonniers et restent interdits de tant d'audace; mais il est impossible qu'ils — le chemin suivi par les
deux fugitifs, et bien qu'ils — furieux que ces derniers — ainsi échappé à leur surveillance, les Kabyles repartent au galop dans la direction de leur campement.

Quoiqu'ils se — tout meurtris, en se relevant au fond du ravin, Lambert et Dubois n'ont que des contusions sans gravité. «Quelle culbute!» dit Dubois, au bout d'un instant, «il est regrettable que nous ne — pas voir la figure que font les moricauds.» «Je suis très heureux, au contraire, qu'ils — — nous apercevoir,» dit Lambert; «dépêchons-nous de partir, car il est certain qu'ils ne — pas à se mettre à notre poursuite.»

Tout en parlant, il scie contre l'arête d'un rocher la corde qui lie ses mains, puis il détache celles de son ami, et, bien qu'ils — harassés de fatigue, tous deux s'éloignent rapidement.

Ils sont libres, mais ils ne s'ensuit pas qu'ils — échappé à tout danger, car ils ne — de quel côté se diriger. Après une heure de marche, Lambert s'arrête; des’ aboiements se font entendre dans le lointain. «Cette fois,» dit-il «je né crois pas que nous — échapper à notre sort; les Kabyles ont mis leurs chiens sur nos traces, et, s'il est difficile que nous — les premiers, il me semble qu'il — impossible que
nous — aux seconds.»

Peu à peu les aboiements se rapprochent; des burnous blancs — à travers le feuillage, et une balle qui — une branche au-dessus de leurs têtes leur apprend qu'ils sont découverts. Malheureusement ils sont sans armes et il semble que leur situation — entièrement désespérée; ils restent silencieux, souhaitant intérieurement qu'une balle ennemie — les délivrer du supplice qui les attend.

Tout à coup, les notes éclatantes de la trompette réveillent les échos, et des cavaliers au costume bleu et rouge, passent, le sabre en main, devant nos héros, avec la rapidité du vent. Est-il une surprise qui — égaler la leur! Quoiqu'ils en — à peine leurs yeux, il est pourtant évident qu'aucun doute —'— possible: ce sont des Français, ils sont sauvés.

Ils eurent bientôt l'explication de leur délivrance: inquiet de ne pas les voir revenir, le commandant avait envoyé à leur recherche son peloton de chasseurs à cheval.

A leur retour, il ne leur fit aucun reproche et se contenta de leur demander ironiquement s'ils étaient contents de leur chasse. «Nous — enchantés du résultat, mon commandant,» répondit Dubois, «seulement, c'était nous qui étions le gibier, et nous l'avons échappé belle.»
 
M.D. Berlitz
Grammaire Pratique I