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036 Livre M.D. Berlitz Grammaire Pratique I LES VERBES, appris par la conversation 1913 |
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EXERCICE SUR L'EMPLOI DES DIFFÉRENTS PASSÉS. Mettre les verbes au passé. Je reçois ce matin une lettre qui me fait un grand plaisir: mon frère Louis, qui quitte brusquement New-York au mois de mai, nous écrit enfin. La lecture des romans de Fenimore Cooper le décide à entreprendre un long voyage dans l'Ouest. Dès qu'il prend cette décision, il se met immédiatement en route, sans nous prévenir. Il se contente alors de m'envoyer un billet laconique dans lequel il m'informe de son départ; aussitôt que je reçois le billet, je cours chez lui; mais il est déjà parti; il vend ses meubles, la veille, et prévient le propriétaire de son départ. C'est après qu'il vend ses meubles qu'il m'envoie le billet dont je parle plus haut. J'apprends plus tard qu'il se dirige immédiatement vers la gare de la quarante-deuxième rue, où il prend le premier train partant pour l'Ouest. Il aime toujours les récits de voyages; dans sa jeunesse, quand il finit ses devoirs de classe, il se met de suite à lire. Lorsqu'il termine ses études, il veut accompagner Stanley en Afrique; mais il n'est pas prêt à temps, et l'expédition part sans lui. Depuis, il fait plusieurs voyages en Europe et dans l'Amérique du Sud, mais il ne cesse de songer |
à parcourir le Grand-Ouest et ses immenses prairies. Il écrit sa dernière lettre à Tuscarora, dans le Nevada; il se dispose alors à explorer le bassin du Mackenzie et du Yukon supérieur avant de s'enfoncer dans les solitudes glacées du Grand-Ouest Canadien. Pendant son séjour à Tuscarora, il fait la connaissance du capitaine Ch. Devoe, qui part de Chicago, au mois de mars dernier, et qui parcourt alors les grandes plaines, à la recherche d'un gibier de plus en plus rare, le bison. Vous entendez certainement parler de cet intrépide chasseur; c'est à lui que Louis remet sa lettre pour moi, et aussitôt que le capitaine est de retour ici, il s'empresse de venir me voir, et me parle de mon frère. Il s'exprime en excellents termes sur le compte de Louis, et je vois bien que ce dernier lui fiait une très bonne impression. La conversation roule naturellement sur les nombreux voyages que le capitaine fait depuis vingt ans, non seulement dans l'Ouest, mais aussi dans les forêts vierges de l'Afrique. Il se trouve un jour dans une forêt du Gabon, quand il est surpris par un gorille, dont la tête énorme émerge des branches d'un manglier. C'est un animal de la plus grande espèce; il peut certainement lutter contre six ou huit |
hommes bien armés, et, seules, les balles explosibles
peuvent venir à bout de ce roi du Gabon. Le matin, avant de s'engager dans la forêt, le capitaine a l'heureuse idée de glisser, à tout hasard, deux balles explosibles, dans sa carabine de gros calibre, et bien lui en prend. Dès que le gorille l'aperçoit, il pousse un rugissement formidable, puis, d'un bond, saute à terre pour s'élancer sur le chasseur; mais celui-ci, qui conserve tout son sang-froid, a le temps de saisir son arme, et, à peine l'animal touche-t-il le sol, qu'il tombe foudroyé par les deux projectiles. |
M.D. Berlitz Grammaire Pratique I |