036 Livre
M.D. Berlitz
Grammaire Pratique I
LES VERBES, appris par la conversation
1913

page-129
EXERCICES
SUR L’EMPLOI DES TEMPS
 
EXERCICES.
Mettre les verbes au passé en indiquant en marge, les raisons pour lesquelles on a choisi l'imparfait ou le passé défini.

Le 1er janvier 1890, au moment où le roi des Belges reçoit au palais de Bruxelles les hommages des fonctionnaires et des personnages officiels, on vient lui apprendre que le château de Laeken, la résidence préférée de la famille royale de Belgique, est en feu. Le roi reste impassible; personne ne s’aperçoit de rien, si ce n’est de sa pâleur livide; il continue à saluer les personnes qui défilent devant le trône, répondant avec le plus grand calme aux discours qu’on lui adresse.

A la première nouvelle du sinistre, la reine part à fond de train pour Laeken, avec une 1 dame d’honneur, dans un poney-chaise qu’elle conduit elle-même; sa troisième fille, la jeune princesse Clémentine, habite le château, et c’est au moment où elle finit de déjeuner avec sa gouvernante française, Mlle. Drancourt, qu’on vient avertir la princesse que le château est en feu. Déjà les escaliers et les appartements sont remplis de fumée; on emporte la princesse
dans un des pavillons du parc; malheureusement Mlle. Drancourt croit avoir le temps de regagner son appartement qui est situé au deuxième étage et d'y prendre quelques objets précieux; elle paie de sa vie cette imprudence; toutes les charpentes du palais sont en bois, l'incendie se propage avec une telle intensité qu’il est impossible de songer à sauver l'infortunée gouvernante, et ce n'est que quatre jours après qu'on retrouve ses ossements calcinés. Mlle. Drancourt est âgée de cinquante-trois ans.

LA MÈRE DE WASHINGTON.

C'est quand Washington commande en chef les armées américaines, un peu avant l'époque où il va rejoindre les troupes à Cambridge, la mère de ce héros s'établit au village de Frédéricksburg, qui est situé moins loin du théâtre de la guerre; elle y reste durant presque toute la lutte révolutionnaire, placée sur la ligne des postes: tantôt c'est un courrier qui passe, apportant la nouvelle d'une victoire, et tantôt c'est un messager de malheur, annonçant les désastres d'une défaite: mais la fortune favorable ou contraire ne peut altérer le calme de son âme. Mettant toute sa confiance en Dieu, elle montre à ses concitoyens que leurs fils combattent pour
les droits de l'homme, pour la liberté et pour le bonheur des siècles futurs.

A la nouvelle de ce glorieux passage de la Delaware qui vient relever les espérances abattues des Américains, plusieurs des amis de Mme. Washington se réunissent chez elle pour la féliciter. Elles les reçoit avec dignité, disant que l'événement est fort heureux, que George paraît avoir bien mérité de la patrie; et, comme les patriotes ne cessent de louer la conduite du général: «Messieurs, leur dit-elle, ceci est de la flatterie.»

Lorsque Mme. Washington est informée de la reddition de lord Cornwallis, elle s’écrie : «La guerre est terminée; c’est la paix et l'indépendance !»

Elle conserve jusque l’âge de quatre-vingt-deux ans une activité incroyable. Une seule faiblesse dépare peut-être cette âme énergique: c’est la crainte du tonnerre. Dans sa jeunesse, une de ses amies, étant assise à table tout près d,elle, est frappée de la foudre et meurt à l’instant. Le souvenir de cette scène ne s’efface jamais de la mémoire de Mme. Washington. A l’approche d’un orage, on la voit fuir dans sa chambre.
 
M.D. Berlitz
Grammaire Pratique I