LE TEMPS ET LA CONCORDANCE DES TEMPS (Précis 185)
- Quand il me prend dans ses bras, il me parle tout bas, je vois la vie en rose. (chanson)
 
1. L’expression du temps

► Le temps peut être exprimé par des adverbes de temps comme alors, autrefois, bientôt, demain, dès lors, maintenant, tout à l'heure, etc. (-> p. 69).

- Il est maintenant sept heures. Nadia va bientôt arriver.

► Il peut aussi être exprimé par des prépositions de temps comme à, après, avant, dans, de, dès, depuis, durant, en, jusqu'à, pendant, pour, etc. (-> p. 87).

- Dès neuf heures, Carlos a commencé à étudier. Il a étudié pendant trois heures.

► Le gérondif et le participe présent peuvent aussi servir à exprimer le temps (-> p. 156, 158).

- En allant (Allant) à l'université, Antoine a rencontré Anne.

► Les conjonctions de temps indiquent un rapport de simultanéité (en même temps), d'antériorité (avant), de postériorité (après).

- Lorsque Serge était jeune, il faisait beaucoup de sport. (simultanéité)

- Après que les enfants étaient allés au lit, les parents dînaient. (antériorité)

- Il rentrait chez lui avant que la nuit tombe. (postériorité)


Principales conjonctions de temps

alors que
à peine ... que
après que
au fur et à mesure que
au moment où
aussi longtemps que
aussitôt que
avant que
chaque fois que
comme
depuis que
dès que
d'ici à ce que
en attendant que
en même temps que
jusqu'à ce que
lorsque
maintenant que
pendant que
quand
tandis que
tant que
 toutes les fois que
une fois que

► Plutôt que de répéter une de ces conjonctions (sauf au moment où) dans une phrase, il est préférable de la remplacer par que.

- Quand il avait le temps et qu'il ne pleuvait pas, il allait jouer au tennis.

■ Simultanéité

La simultanéité signifie que les actions (ou les états) se situent au même moment ou pendant la même période. Les conjonctions de temps qui marquent un rapport de simultanéité sont suivies de l'indicatif. Les plus fréquentes sont quand et lorsque qui expriment la simultanéité si les deux verbes de la phrase indiquent un même moment (dans le présent, le passé ou le futur).

- Quand on sonne à la porte, le chien aboie.

- Paul lisait quand le téléphone a sonné.

- Quand elle était petite, Nora était souvent malade.

- Il est sorti sans parapluie. Lorsqu'il rentrera, il sera trempé.

p186

• Les conjonctions de temps aussitôt que (sitôt que), dès que insistent sur un moment précis, immédiat (deux actions se produisent simultanément).

- Dès que je l'ai vu, le l'ai reconnu.

Au moment où peut insister sur un moment précis, mais aussi indiquer une action en cours de déroulement.

- Je suis sorti au moment où la bagarre a commencé. (moment précis)

- Il est arrivé chez moi au moment où je téléphonais. (déroulement d'une action)

Pendant que, tandis que, en même temps que, alors que expriment que des actions sont en train de se dérouler en même temps.

- Pendant que le petit garçon apprend ses leçons, sa sœur regarde la télévision.

Comme (+ imparfait) peut remplacer alors que.

- Comme (Alors que) je me promenais dans le parc, j'ai rencontré un ami.

Aussi longtemps que, tant que indiquent que deux actions ont la même durée.

- Tu pourras rester ici aussi longtemps que tu le voudras.

• La conjonction au fur et à mesure que indique que deux actions progressent en même temps.

- Valérie avait de plus en plus peur au fur et à mesure qu'elle s'avançait dans l'obscurité.

Depuis que indique que deux actions ont commencé et se poursuivent en même temps.

- Depuis qu'elle fait un régime, elle perd un kilo par semaine.

Chaque fois que, toutes les fois que expriment la répétition, l'habitude.

- Chaque fois que Corinne va au marché, elle achète des bananes.

La conjonction si peut aussi exprimer l'habitude (particulièrement si les deux verbes sont à l'imparfait ; -> p. 119,212).
- Si elle allait au marché, elle achetait des bananes.



■ Antériorité

Les conjonctions qui expriment un rapport d'antériorité sont suivies de l'indicatif (le verbe est à une forme composée : auxiliaire + participe passé). Des conjonctions qui expriment la simultanéité peuvent exprimer l’antériorité si les deux verbes de la phrase indiquent un moment différent.

- Dès qu'il avait fini de dîner, il allait faire une promenade.

- Depuis qu'elle a fait un régime, elle se sent mieux.

- Bill me téléphonera lorsqu'il sera arrivé.

Après que et une fois que ne peuvent indiquer que l'antériorité.

- Je te le dirai après qu'il sera parti.

- Une fois que les clients avaient quitté le magasin, les vendeuses commençaient à nettoyer.

! Si les deux verbes ont le même sujet, après que + indicatif devient généralement après + infinitif passé (-> p. 134) :
- Il fait la vaisselle après qu'il a dîné.
-> Il fait la vaisselle après avoir dîné.

• Avec la conjonction à peine ... que, il y a inversion du verbe et du pronom personnel sujet si cette conjonction est en tête de phrase.

- À peine Fabrice était-il rentré de voyage qu'il est tombé malade.
Mais : - Fabrice était à peine rentré de voyage qu'il est tombé malade.


En français familier, à peine est remplacé par la négation :
Il n'était pas rentré de voyage qu'il tombait malade.


■ Postériorité

Les conjonctions qui expriment un rapport d’antériorité sont avant que, en attendant que, d'ici à ce que, jusqu'à ce que. Elles sont suivies du subjonctif.

- Ne partez pas avant que je revienne.

- Armand lit un journal en attendant que le train arrive.

- Il se passera beaucoup de temps d'ici à ce que la loi soit appliquée.

! Avant que et en attendant que deviennent avant de et en attendant de + infinitif si le sujet de la subordonnée est aussi celui de la principale :

- Je n'irai pas au travail avant d'être guéri.
En attendant d'aller mieux, je reste chez moi.

Avant que peut être suivi d'un ne explétif (-> p. 82) : Je ne partirai pas avant que tu ne reviennes.




2. La concordance des temps

► Lorsqu'il n’y a pas de conjonction de temps, les rapports de simultanéité, d’antériorité et de postériorité sont marqués par le temps des verbes.

En bleu, les temps qui ne s’utilisent qu’à l’écrit en langue soutenue ou littéraire.

 
Proposition principale Proposition complétive à l’indicatif ou au conditionnel
  Simultanéité Antériorité Postériorité  
Présent ou futur
Luc pense (pensera) que
présent
c'est
imparfait
c’était
passé composé
cela a été
futur simple
ce sera
utile.
Luc pense que   passé simple
ce fut
   
         
Temps du passé
Je croyais / l'ai cru que
imparfait
c'était
plus-que-parfait
cela avait été
conditionnel présent
ce serait
utile.
Je crus que passé simple
ce fut
passé antérieur
c'eut été
ce serait  



► Lorsque le verbe de la proposition principale est au présent, il est possible d’exprimer l’antériorité dans la proposition complétive avec le plus-que-parfait et le futur antérieur.

- Je crois qu'il l'avait prévu. Je pense qu'elle l'aura oublié.



► Lorsque le verbe de la proposition principale est au passé, il est possible d'exprimer l'antériorité dans la proposition complétive avec le conditionnel passé.

- Je pensais qu'elle aurait oublié cette histoire.
 

Proposition principale Proposition complétive au subjonctif
  Simultanéité Antériorité Postériorité  
Présent ou futur
Il a (Il aura) peur que
présent
tu sois
passé
tu aies été
présent
tu sois
malade.
         
Temps du passé
Il a eu/ Il avait peur que
présent
tu sois
passe
tu aies été
présent
tu sois
malade.
Il eut peur que imparfait
tu ne fusses
plus-que-parfait
 tu n'eusses été
 imparfait
 tu ne fusses
 


L'imparfait et le plus-que-parfait du subjonctif n'appartiennent qu'à la langue littéraire et sont peu utilisés. Le français moderne les remplace par le présent et le passé du subjonctif. Cependant, si le verbe de la principale est au conditionnel, subjonctif présent et subjonctif imparfait peuvent s'opposer lorsqu'ils expriment la simultanéité (-> p. 148) :

- Je voudrais que mon frère soit présent. /
Je voudrais que mon frère fût présent.

Dans le premier cas, il peut s'agir d'un simple souhait ou d'une demande (faites venir mon frère), dans le second, il s'agit d'un constat (mon frère n'est pas là), d'une impossibilité (mon frère ne peut pas être présent).