ÂÎÉÄÈÒÅ, ×ÒÎÁÛ ÍÀ×ÀÒÜ ÎÁÓ×ÅÍÈÅ Ñ ÀÓÄÈÎ-ÇÀÏÈÑÜÞ

LA CONSÉQUENCE (Précis 196)
- Je pense donc je suis. (Descartes)
 
La conséquence est l'inverse de la cause :

- Dès le début du film, j'ai pensé que le majordome était le coupable.
J'avais raison car le majordome était le coupable. (cause)
Le majordome était bien le coupable, donc j'avais raison. (conséquence)

1. Les locutions de conséquence

■ Adverbes et conjonctions de coordination

Donc exprime normalement la conséquence, la conclusion d’un raisonnement.
- Vous n'avez pas d'assurance, vous ne pouvez donc pas être remboursé.

- Il n'y avait que toi dans la pièce. C'est donc toi qui as cassé le vase.

• Donc peut aussi exprimer l'étonnement, la surprise, la demande pressante.

- Lucie divorcerait ? Allons donc ! (étonnement)

- Dépêche-toi donc ! Tais-toi donc ! (demande pressante).

Dites donc, vous, qu'est-ce que vous faites ?

• En français oral, placé en fin de proposition, donc peut indiquer le temps (alors, à ce moment-là).

- J'étais au café. Je buvais une bière, donc, et voilà Hector qui arrive. Je lui dis bonjour, donc, et il commence à me raconter ses problèmes.

Alors, dès lors peuvent indiquer la conséquence mais aussi le temps.

- Petra n'avait pas assez d'argent pour prendre un taxi, alors elle a pris le bus. (conséquence)
- Renée est sortie de chez elle et alors il a commencé à pleuvoir. (temps : à ce moment-là)
- Il n’aime pas le riz. Dès lors, il ne va jamais dans les restaurants chinois. (conséquence)
- Elle a changé de travail, dès lors elle est plus heureuse. (temps : à partir de ce moment-là)

! Alors que peut exprimer la concession ( ->p. 202), l'opposition ( -> p. 205) ou le temps ( -> p. 186) et dès lors que exprime la cause ( -> p. 191).

Par conséquent, en conséquence expriment la conséquence.

- Votre professeur, monsieur Garnier est souffrant. Par conséquent l'examen est reporté à la semaine prochaine.

C’est pourquoi, voilà pourquoi, c'est pour cette raison que, c'est la raison pour laquelle, c'est pour ça que (français familier) expriment l'explication de la conséquence.

- Émilie a oublié ses clés chez une amie, c'est pourquoi elle ne peut pas rentrer chez elle.

Aussi et ainsi expriment la conséquence lorsqu'ils sont placés en début de phrase. Il faut inverser le pronom sujet en français écrit (règle obligatoire avec aussi, facultative avec ainsi).

- Julie avait bien préparé son exposé. Aussi (Ainsi) a-t-elle eu une bonne note / Ainsi elle a eu une bonne note.

! Ainsi peut se trouver derrière le verbe et garder le sens de conséquence (de cette manière) :
- Lucie a ainsi eu une bonne note.
Mais lorsque aussi suit le verbe, il a le sens de également :
- Pour son travail, Thierry a eu 18/20. Lucie a aussi eu une bonne note.

Du coup (français familier) exprime une conséquence plus ou moins inattendue.
- Antonio est venu en France pour étudier le français. Â l'école de langue, il a rencontré une étudiante allemande. Du coup, il a fait plus de progrès en allemand qu'en français.

D'où, de là sont suivis d'un nom et non d'une proposition.

- Il a été pris dans un embouteillage, d'où son retard.

✓ Lorsque la conséquence est évidente, la coordination n'est pas nécessaire, la ponctuation suffit (deux points, virgule, point-virgule...) :
- Elle est arrivé en retard : elle n'a pas trouvé de place.


■ Conjonctions + indicatif

Si bien que exprime une simple conséquence.

- Luc a fait des économies pendant toute une année, si bien qu'il a pu s'offrir un voyage à Bali.

De (telle) sorte que, de (telle) façon que, de (telle) manière que indiquent que la conséquence n'est pas due au hasard, mais qu'elle a été préparée et voulue.

- Éric a prévenu qu'il faisait une fête une semaine en avance, de (telle) sorte que tous ses amis ont pu venir.

! Si ces conjonctions sont suivies du subjonctif, elles expriment le but ( -> p. 194) :
- Il a prévenu ses amis de (telle) façon qu'ils puissent tous venir (but : il veut que ses amis puissent venir).
Si les verbes ont le même sujet, l'infinitif remplace le subjonctif (but) :
- Fabien s'est couché tôt de sorte d'être en forme le lendemain.
Mais l'indicatif (conséquence) ne se transforme pas en infinitif :
- Fabien s'est couché tôt de sorte qu'il était en forme le lendemain (conséquence).

p198

Si peut exprimer une condition qui entraîne une conséquence lorsque le verbe de la principale est au futur (futur simple ou futur proche, ( -> p. 127) ou si les deux verbes sont à l'imparfait ( -> p. 212).

- Si tu continues à boire et à faire des mélanges, tu vas être (seras) malade demain.

- Huguette n'achète plus de pâtisseries. Si elle mangeait des gâteaux, elle grossissait.



2. La conséquence et l’intensité

■ Avec l’indicatif

Si (tellement) + adjectif ou adverbe + que

- Étienne est si (tellement) gentil que tout le monde l'aime.

- L'orage est arrivé si (tellement) vite qu'il a surpris tout le monde.

! Lorsque l'adverbe est bien, il ne faut pas confondre la construction si (tellement) + bien + que et la conjonction de conséquence si bien que.

- Claudine sait chanter : elle chante si bien (tellement bien) que tout le monde reste pour l'écouter.

- Joël ne sait pas chanter mais il insiste pour chanter, si bien que tout le monde s'en va.

• Verbe + tant (tellement) + que (ou : auxiliaire + tant / tellement + participe passé + que)

- Vladimir aime tant (tellement) les croissants qu'il en achète tous les matins.

- Il a tant (tellement) neigé que la circulation est interrompue.

! Il ne faut pas confondre la construction tant (tellement) que et la conjonction de temps tant que (aussi longtemps que, -> p. 186) :

- Il travaille tant (tellement) qu'il est fatigué.

- Il travaillera tant (aussi longtemps) qu'il le pourra.

Tant et tant que, tant et si bien que insistent sur l'intensité.

- Christine a discuté longuement avec le vendeur, tant et si bien qu’elle a eu une réduction importante.

Tant (tellement) de + nom + que

- Frédéric a tant (tellement) de travail en retard qu'il ne peut plus sortir avec ses amis.

! Dans certaines expressions comme avoir faim, avoir froid, avoir mal, avoir peur, avoir soif, l'adverbe d'intensité est si (tellement) :
Elle a si (tellement) froid qu'elle grelotte.

Tel (telle, tels, telles) que / tel (telle, tels, telles) + nom + que

- La difficulté du problème était telle que personne n'a trouvé la solution.

- Le problème présentait une telle difficulté que personne ne l'a résolu.

! Au pluriel, des + tels (telles) -> de tels (telles) :
- Les problèmes présentaient de telles difficultés que personne n'a pu les résoudre.

Au point que, à tel point que

- La température est tombée brutalement, au point que l'eau du lac a gelé.

- Le film était triste à tel point que beaucoup de spectateurs pleuraient.

p199

• Lorsque les deux verbes ont le même sujet, au point que + indicatif peut devenir au point de + infinitif :
- Le film était triste au point de faire pleurer toute la salle.

À tel point que et au point que / au point de peuvent devenir à + infinitif :
- Le film était triste à pleurer ( à tel point qu'on aurait pu pleurer).

✓ Toutes ces conjonctions sont suivies de l'indicatif, mais le conditionnel est possible si la conséquence est hypothétique :
- Vincent a si soif qu'il pourrait boire deux litres d’eau.


■ Avec le subjonctif

► Lorsque le verbe de la proposition principale est à la forme négative ou interrogative, le verbe de la subordonnée est au subjonctif.

- Le problème était-il si difficile que personne n'ait trouvé la solution ?

- Il n'a pas tant neigé que la circulation soit interrompue.

► L'impossibilité (ou la possibilité) d’échapper à la conséquence peut s'exprimer par sans que + subjonctif (ou sans + infinitif si les deux verbes ont le même sujet). Le verbe de la principale est généralement à la forme interrogative ou négative.

- Es-tu capable de faire la vaisselle sans que la moitié des assiettes soient cassées ?

- Cet acteur est très célèbre. Il ne peut pas sortir dans la rue sans que les gens le reconnaissent. Il ne peut pas sortir sans être abordé par des passants.

Sans que peut être suivi d'un ne explétif ( -> p. 82) :
- Es-tu capable de faire la vaisselle sans que la moitié des assiettes ne soient cassées ?

► Dans les constructions qui expriment l'intensité et la conséquence, le verbe de la subordonnée introduite par pour que est au subjonctif (si les verbes ont des sujets différents).

Assez (suffisamment) / trop + adjectif ou adverbe + pour que + subjonctif.

- Il est trop tard pour qu'on puisse aller au cinéma.

- Gaël est assez grand pour qu'on lui permette de sortir seul le soir.

• Verbe + assez (suffisamment) / trop + pour que + subjonctif.

- Rémi aime assez les animaux pour qu'on lui confie notre chat pendant le week-end.

- Il pleut trop pour qu'on sorte maintenant.

Assez (suffisamment) de / trop de + nom + pour que + subjonctif.

- Élisa a suffisamment d'expérience pour qu'on lui confie ce travail.

- Il y a trop de bruit pour qu'on puisse s'entendre.

► Si les verbes ont le même sujet, il faut pour + infinitif.

- Farida est trop jeune pour sortir seule le soir. Elle n'est pas assez grande pour avoir la permission de sortir seule.

► A la forme négative, trop devient trop peu, pas assez ou pas suffisamment.

- Elle a trop peu / Elle n'a pas assez (suffisamment) d'expérience pour qu’on lui confie ce travail. Tobias travaille trop peu / Tobias ne travaille pas assez (suffisamment) pour réussir.

! Trop peu est impossible devant un adverbe. Il faut pas assez ou pas suffisamment.
- Ben ne parle pas assez (pas suffisamment) bien le français pour comprendre une conversation.