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V - Les relations logiques
LA CAUSE (Précis 190)
- J'aime l'araignée et j'aime l'ortie, parce qu'on les hait. (Victor Hugo)
 
1. Les prépositions de cause

■ Prépositions + nom

Grâce à annonce une cause positive, à cause de une cause souvent négative. Ces prépositions peuvent être suivies d’un nom ou d'un pronom.

- Grâce à ton aide (Grâce à toi), j'ai pu résoudre ce problème.

- Dietrich n'a pas compris le texte à cause de quelques mots qu'il ne connaissait pas.

Du fait de, en raison de, par suite de, à la suite de annoncent une cause neutre ou technique. Suite à s'utilise à l'écrit en langage administratif.

- La circulation des trains est interrompue en raison d'un accident.

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Par peut parfois être employé comme préposition de cause. Le nom est alors généralement sans article : par hasard, par erreur, par amour, par méchanceté, par bêtise, etc.

- Il est venu dans cette ville par hasard, il y est resté par amour.


■ Prépositions + nom / + infinitif

Pour peut introduire la cause. Cette préposition indique alors la raison d’une récompense ou d'une punition. Elle est suivie d'un nom sans article ou d'un infinitif passé.

- Yves a été arrêté pour vol. Il a été condamné pour avoir volé une voiture.

L'article est possible lorsque le nom est suivi d'un complément de nom, d'un adjectif, d'une proposition relative :
- Il a été condamné pour le vol d'une voiture / pour un vol audacieux / pour un vol qu'il a commis.

Les possessifs et les démonstratifs sont possibles :
- Elle a été récompensée pour ce travail, pour ses efforts.

À force de indique l’intensité. Cette locution peut être suivie d’un nom (sans article) ou d'un infinitif.

- Antoine a réussi à force de travail / à force de travailler (parce qu'il a beaucoup travaillé).

Faute de indique une négation et peut être suivi d’un nom (sans article) ou d'un infinitif.

- Il n'a pas pu nous accompagner au concert faute d'argent (parce qu'il n'avait pas d’argent). Faute d'avoir des économies, il ne peut plus se permettre de sortir avec ses amis.

De suivi d'un nom exprime une cause liée à des sentiments, à des sensations (nom sans article : trembler de froid, de peur, rougir de honte) ou à des maladies (nom avec article : mourir du cancer, souffrir du diabète). De suivi d'un infinitif apparaît généralement après des verbes de sentiments.

- Elle a pleuré de joie.

- Il est content d'être guéri.

Lorsque de + infinitif ne suit pas un verbe de sentiment, cette préposition peut être remplacée par à en français oral :
- Il s'est rendu malade de tant travailler / à tant travailler.



2. Les conjonctions de cause

■ Conjonctions + indicatif

Parce que est la conjonction la plus fréquente. Cette conjonction apporte une explication ou répond à la question Pourquoi ?

- Pourquoi arrives-tu si tard ?
- Parce que j'ai eu une panne de voiture.

J'arrive tard parce que j'ai eu un problème de voiture.

Lorsque les deux propositions ont le même sujet, il est parfois possible de supprimer le pronom sujet et le verbe être de la subordonnée si celui-ci est suivi d'un adjectif :

- Théo est absent parce que grippé.

• Lorsqu'il y a mise en relief, c'est parce que peut devenir c'est que.

- Si je suis en retard, c'est parce que (c'est que) j'ai eu un problème de voiture.

• La conjonction de coordination car ( -> p. 91) peut remplacer parce que particulièrement à l’écrit. Elle n'est jamais en début de phrase.

- Il n'est pas venu hier car il était malade.

! Car ne peut pas répondre directement à la question Pourquoi ? Il faut parce que :
- Pourquoi n'es-tu pas venu hier ?
- Parce que j'étais malade. (Car est ici impossible)

Puisque exprime une cause déjà connue.

- Puisque vous êtes brésilien, vous parlez portugais.

Du moment que, dès lors que, dès l'instant que ont le même sens que puisque.

- Du moment qu'il est malade, ce n'est pas la peine de l'inviter.

Étant donné que, entendu que, attendu que, du fait que, vu que ont un sens proche de puisque. Ces conjonctions s'utilisent plutôt à l'écrit (démonstrations scientifiques, langage administratif ou juridique). Elles se placent généralement (sauf vu que) en début de phrase.

- Attendu que la loi n'a pas été appliquée, la justice pourrait intervenir.

- Vu que vous n'avez pas payé votre loyer, vous pouvez être expulsé.
(Vous pouvez être expulsé vu que vous n'avez pas payé votre loyer.)

! Les conjonctions étant donné que, du fait que et vu que peuvent devenir des prépositions (invariables) et être suivies d'un nom :
étant donné la situation, vu les conditions, du fait des circonstances, etc.


Comme annonce un constat dont la cause peut être connue ou inconnue de l'interlocuteur. La subordonnée de cause précède généralement la principale.

- Comme tu parles italien, tu peux m'aider à traduire ce texte. (cause connue)

- Comme la boulangerie était fermée, j'ai acheté du pain au supermarché. (cause inconnue)

! Comme peut aussi exprimer le temps ( -> p. 186) ou la comparaison ( -> p. 210).

- Je l'ai rencontré comme j'allais au cinéma. (temps) /
Faites comme vous vous voulez. (comparaison)

Sous prétexte que annonce une cause jugée contestable ou fausse.

- Elle n'est pas venue sous prétexte qu'elle était malade.

Lorsque les deux propositions ont le même sujet, il est possible d'utiliser la construction sous prétexte de + infinitif :
- Elle refuse de l'aider sous prétexte d’avoir trop de travail.

D’autant que renforce une première cause (déjà annoncée ou sous-entendue).

- Je ne vous accompagnerai pas à ce concert, (parce que) je n'ai pas beaucoup d'argent en ce moment (première cause), d'autant que les places sont très chères (deuxième cause).

- Je ne vous accompagnerai pas à ce concert, (première cause sous-entendue : je n'ai pas d'argent en ce moment), d'autant que les places sont très chères.

• Cette conjonction est souvent associée à des termes comparatifs : d'autant plus que, d'autant moins que ( -> La comparaison, p. 209). Elle amplifie la cause.

- Je n'ai pas envie d'aller à cette fête, d'autant plus que je ne connais personne.

Surtout que indique la cause principale (surtout parce que). Cette conjonction est plutôt utilisée à l'oral.

- Elle n'a pas été envoyée en mission aux États-Unis, elle n'a pas été jugée assez compétente (cause secondaire), surtout qu'elle ne parle pas bien anglais. (cause principale)

✓ Les conjonctions parce que, d'autant (plus) que et surtout que peuvent être suivies du conditionnel si la cause annoncée exprime une éventualité.

- Ne le provoque pas, parce qu'il se mettrait en colère.

Dans le cas de répétition d'une conjonction de cause, la seconde peut être introduite simplement par que :

- Karin n'est pas venue parce qu’elle n'en avait pas envie et parce qu'elle se sentait fatiguée. /
Karin n'est pas venue parce qu'elle n'en avait pas envie et qu'elle se sentait fatiguée.


■ Conjonctions + subjonctif

Lorsque la cause est incertaine ou non réelle, la subordonnée est au subjonctif.

Soit que ... soit que indique une cause incertaine, la vraie raison reste inconnue.

- Je ne l'ai pas trouvé à l'aéroport, soit qu'il ait raté l'avion, soit qu'il ait retardé son départ.

Soit que ... soit que peut se transformer en soit que ...ou que + subjonctif :
soit qu'il ait raté l'avion ou qu'il ait retardé son départ.

À l'oral, on peut utiliser soit... soit, dans ce cas, il faut l'indicatif :
soit il a raté l'avion, soit il a retardé son départ.


Ce n'est pas que, non que expriment une cause non réelle. Ces conjonctions sont suivies du subjonctif, et les conjonctions qui expriment la cause réelle (c’est que, c'est parce que, mais parce que) sont suivies de l'indicatif.

- Max n'était pas dans l'avion. Ce n'est pas qu'il ait raté l'avion, mais c'est parce qu'il a retardé son départ.

- Elle n’est pas venue. Non qu'elle ait oublié le rendez-vous, mais parce qu'elle a eu un problème chez elle.


! Ce n’est pas parce que, non parce que + indicatif :
- Elle n'est pas venue ; non parce qu'elle a oublié le rendez-vous, mais parce qu’elle a eu un problème.

Si ce n’est pas que constitue une justification, l'indicatif est possible en français oral :
- Ce n’est pas que je ne voulais pas venir, c’est que j’ai eu un problème à la maison.




3. Les participes

■ Le participe présent et le gérondif ( -> p. 156, 158)

► Le participe présent peut exprimer la cause. Il a alors la valeur d’une subordonnée de cause introduite par comme et se place généralement en début de phrase.

- La bibliothèque étant fermée (Comme la bibliothèque était fermée), je n'ai pas pu emprunter de livres.

- Le 1er mai tombant un mardi, il n'y aura pas de cours lundi à cause du pont.

► Le gérondif peut remplacer le participe présent (si les verbes ont le même sujet).

- En conduisant trop vite / Conduisant trop vite, il a provoqué un accident.


■ Le participe passé

► Le participe passé peut aussi exprimer la cause. Il doit avoir le même sujet que le verbe principal.

- Arrivé en retard, François n'a pas pu voir le début du film.

► Il s'agit dans ce cas d'une simple suppression des participes auxiliaires étant ou ayant été qui parfois alourdissent la phrase.

- Surchargé (Étant surchargé) de travail, je ne peux pas sortir ce soir.

- Renvoyé (Ayant été renvoyé) de son entreprise, Jean-Marc se retrouve au chômage.