L'accentuation
1. L'accent tonique
1.1. L'accent d'intensité.
À l'intérieur d'un mot isolé, l'accent porte sur la dernière syllabe articulée.
- dictionnaire, pomme, maman
À l'intérieur d'une phrase ou d'un groupe de mots, on peut trouver un ou plusieurs accents de groupe.
- Une vielle dame a reçu le prix Nobel.

- On frappe à la porte.

- Il est malade.

- Vous semblez fatigué!

- Il téléphone.

- Paul chante.

- C'est une dame très comme il faut!

1.2. L'accent d'insistance.
À l'intérieur d'un mot l'accent peut porter sur une autre syllabe que la dernière:
pour marquer l'émotion (première syllabe)
- C'est terrible!
pour différencier nettement deux syllabes phonétiquement proches.
- C'est officieux, non officiel.

- C'est amoral, non immoral.

 
2. L'accent écrit
2.1. Remarque générales.
L'accent est un signe qui se place sur une voyelle pour
1) en modifier la prononciation
e

[ə]

le
petit
debout
é [e]
réciter
début
è
ê
[ε] très
poète
être
fête
2) préciser le sens d'un mot en distinguant des homonymes
a verbe avoir à préposition
du article participe passé de "devoir"
la article adverbe de lieu
ou conjonction adverbe de lieu
notre adjectif possessif nôtre pronom possessif
       
mur substantif mûr adjectif, "arrivé à maturité"
    mûre fém.
       
sur préposition sûr adjectif, "certain"
    sûre fém.
       
tache subst., "surface salle" tâche subst., "travail"
 
Les différents accents
  é, aigu è, grave ê, circonflexe ë, tréma
a   à âne  
e été mère être noël
i     île naïf
o     hôtel  
u    
2.2. L'accent circonflexe tient généralement la place d'une lettre aujourd'hui disparue.
hôpital hospital
fenêtre fenestre
âge aage
2.3. Le tréma: sépare phonétiquement deux voyelles.
haïr [air], la ciguë  [sigy]
 
3. Le "e" accentué ou non
3.1. Distinction phonétique.
 Il importe avant tout de distinguer phonétiquement.
le son "e" muet ou caduc

[ə]

revoir, porte
du son "e" accentué [e] "e" fermé
[
ε] "e" ouvert
été, jouer
père, hiver, avec
3.2. Accent écrit.
La lettre "e" prononcée [e] ou [ε] porte un accent écrit si elle termine une syllabe orthographique, ou en constitue une à elle seule.
Attention au découpage syllabique du français.
Avec accent Sans accent

ré/pé/té - ré/gner

res/pec/ter
a/mè/re - rè/gne a/mer
é/nor/me ef/fort
é/nor/mé/ment a/vec
il gè/le gel
pre/miè/re/ment pre/mier
 
Il ne faut pas d'accent:
a) sur l' "e" qui précède une consonne géminée:
- paresseux, erreur, verre, terre, nette, belle, nouvelle
b) sur l' "e" qui précède "x" (phonétiquement équivalant à deux consonnes):
- expert, exception, examen, exactitude, exercice

c) sur la plupart des mots terminés en -et:

- bouquet, jouet, poulet, rejet
à l'exception de quelques mots comme:
- forêt, intérêt, prêt
d) sur les terminaisons -er et -ez des verbes, des noms et des adjectifs.
- parler, vous parlez, un ouvrier, un escalier, un tablier, le nez, premier, dernier.
Cependant:
La lettre s marquant le pluriel, de même la lette e marquant le féminin, ne modifient pas l'accentuation primitive du masculin singulier.
- le blessé, la blessée, les blessés
 
Un certain nombre de mots sont terminé par -ès et se prononcent [ε] .
- près, très, après, auprès, dès, procès, accès, décès, exprès
 
3.3. Accent aigu ou accent grave.
Si l'on entend le son [e] , il faut mettre un accent aigu sur l' "e". Cet "é" se rencontre à la fin d'un mot ou devant une syllabe tonique.
- réparation, beauté, défaut
Si l'on entend le son [ε], il faut mettre un accent grave sur l' "e". Sauf, bien entendu, si la syllabe se termine par une consonne.
Cet "è" se rencontre devant une syllabe muette (consonne + e muet).
- crème, collège, mère
 
Les dérivés de certains mots subissent une modification d'accent.
célèbre célébrer
mystère mystérieux
colère coléreux
C'est le cas des verbes comme: céder, opérer, révéler, compléter, accélérer, etc.
- je cède, nous cédons
 
Cependant il existe quelques anomalies où [ε] s'écrit avec l'accent aigu.
événement allégrement
médecin réglementer
crémerie je céderai

L'apostrophe
1. Emploi
Les mots suivants s'élident devant voyelle (a, e, i, o, u, y) ou "h" muet.
le l'éléphant se il s'y rend
la l'église ne je n'en veux pas
je j'aime Paris de elle est d'ici
me je m'arrête que je pense qu'il étudie trop
te tu t'habilles ce (pronom) c'est vrai
 
Attention: "ce" adjectif démonstratif ne s'apostrophe jamais.
- Cet arbre va tomber.
 
2. Cas particuliers

a) Si s'élide seulement devant un i.

- S'il pleut, on regardera le télé.
Mais: - Si elle vient, on lui fera laver la vaisselle.
 
Les locutions conjonctives finissant par -que: parce que, lorsque, puisque, pour que, quoique s'apostrophent devant: il, ils, elle, elles, on, un, une, en.
b) Jusque s'élide devant voyelle.
- Il va jusqu'à Nice.
- Il sera là jusqu'en janvier.
 
c) Quelque s'élide devant  un, une.
- Quelqu'un t'a appelé au téléphone, mais il n'a pas voulu dire son nom.
 
Remarque: On distingue:
le "h muet" qui ne ce prononce pas, ne s'aspire pas et permet la liaison.
- un homme
le "h" dit aspiré qui interdit les liaisons.
- la hache, la haie, la halte, le hameau, la hanche, le hangar, le haricot, la harpe, le hasard, la hâte, le haut, la honte, le héron, le héros, le hibou, le hors-d'œuvre, la Hollande, le hongrois
Le dictionnaire précise la nature du "h".

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